Petit historique

Extrait de l'interview de Marcel Miribel à Regards du Pilat


Regards du Pilat : Vous avez été l'un des membres fondateurs de l'association des Guides Animateurs du Parc Naturel Régional du Pilat, et vous l'avez présidée pendant plus de vingt ans. Pouvez-vous nous raconter comment cette association a vu le jour, il y a maintenant plus de trente ans ?
Marcel Miribel : tout a commencé en 1974 avec la création du Parc Naturel Régional du Pilat. Dès ses premières années d'existence, ce nouveau parc reçut de nombreuses demandes d'accompagnements ou de visites, de la part de groupes souhaitant découvrir le Pilat. Bien que l'éducation au territoire fût un des buts du Parc, son personnel peu nombreux à l'époque ne parvenait plus à satisfaire toutes les demandes. Il fallait trouver des intervenants extérieurs. Jean Andersson, animateur culturel du Parc, qui ne manquait pas d'idées associant l'économique et le culturel, pensa aux étudiants de l'université de Saint-Étienne. Mais les demandes émanaient surtout des écoles, qui souhaitaient sortir en semaine, et principalement aux beaux jours en mai-juin. C'était incompatible avec l'emploi du temps des étudiants, lesquels en plus souhaitaient une petite rétribution. Jean Andersson se tourna alors vers l'Université pour Tous, fréquentée par beaucoup de retraités qui trouvaient là une application pratique à partager les savoirs acquis. Ils étaient disponibles en semaine et en mai-juin, et ils n'avaient pas besoin d'un retour financier. Les retraités, de plus en plus jeunes depuis que l'âge de la retraite avait été abaissé à 60 ans, constituaient donc les candidats idéaux pour devenir les futurs Guides du Pilat. Des volontaires furent demandés, et une douzaine de personnes répondit à l'appel.
En 1980 une formation leur fut dispensée au sein de l'Université pour Tous par des responsables du Parc. Les thèmes abordés furent très divers : la forêt, l'agriculture, la botanique, l'architecture, etc. Parmi ces pionniers il y avait Antoine Molette, Madeleine Devillers, Jacqueline Darne, Paulette Thévenon, Maurice Decultis. C'est en mai 1981 qu'ils accompagnèrent un groupe dans le Pilat pour la première fois. Cette initiative connut rapidement le succès. Devant une demande accrue, Jean Andersson décida de recruter de nouveaux futurs guides. Il fit paraître des articles dans les journaux, posa des affiches dans les mairies, etc. Une soixantaine de personnes s'inscrivit. Une première réunion eut lieu le 10 janvier 1983. Elle fut suivie de six jours de formation à l'Université pour Tous, et de six sorties en car pour concrétiser sur le terrain les sujets abordés.
Les Guides du Pilat n'avaient jusqu'alors qu'une existence informelle. En 1983 le Parc leur proposa de se constituer en association. La première Assemblée Générale se tint en décembre 1983 à Saint-Romain-les-Atheux. Antoine Molette en était le président, Madeleine Devillers la secrétaire, pour ma part j'acceptai le poste de vice-président, avant de devenir président quelques années plus tard.
 
Article de presse locale de 1984 relatant la création de l'association
Marcel Miribel et Antoine Molette
Il fallut trouver un local pour nous réunir. C'est Madame Grossetête qui nous attribua une salle de la Maison des Associations, rue André Malraux à Saint-Étienne. Nous en avons pris possession en février 1984. Nous tenions une permanence les mardis, pour attribuer les nombreuses demandes de sorties. L'habitude a perduré, même si le jour a changé (nous nous réunissons aujourd'hui le lundi), ainsi que la salle (la première étant devenue trop petite).
RDP : Quelles sont, principalement, les activités de l'association ? Ont-elles évolué avec le temps ?
MM : Notre but est d'accompagner les groupes constitués (écoles, centres sociaux, associations, etc.) lors de promenades découverte, généralement pédestres. Pendant longtemps les écoles ont constitué notre « clientèle » principale. Mais nous sortions aussi des groupes du troisième âge en car, et nous faisions des projections de diapos. Tout cela a bien changé. Pour les enseignants, le Pilat est désormais trop proche, les sorties scolaires se font aujourd'hui beaucoup plus loin ! Quant au troisième âge, il a aussi évolué. Aujourd'hui notre association travaille essentiellement avec les centres sociaux ou maisons de quartier, qui proposent des randonnées pédestre guidées à un public adulte.
 
Article de la revue Notre Temps de 1986
RDP : C'est sous votre présidence qu'ont été mises en place les Marches de l'Été, qui continuent d'emmener chaque été des randonneurs à la découverte du Pilat. Racontez-nous les débuts de cette manifestation sympathique.
MM : Les membres d'un groupe de marcheurs du centre social des Allocations Familiales avaient pris l'habitude de se balader entre eux les mardis après-midi d'été. À l'initiative de Madame Defayes, membre des Guides, ce groupe se retrouvait à Saint-Genest-Malifaux où elle avait une résidence. Un jour je l'ai vue avec une quarantaine de personnes. Je lui ai alors proposé la prise en charge de ce groupe par les Guides, sous l'égide du Syndicat d'Initiatives de Saint-Genest-Malifaux, dont j'étais membre, et d'élargir ces marches à l'échelle du canton, soit 8 communes. Ce qui faisait 8 marches, une pour chaque  commune, en juillet-août.
 
Les « Marches de l'Été
Au début ce fut un peu improvisé, sans grande préparation. Puis pour être en règle il y eut déclaration en Préfecture, et publicité par le Syndicat d'Initiatives. Les marches étaient accompagnées surtout par des Guides ayant une résidence secondaire dans le canton : Mesdames Defayes et Ledin, Messieurs Bonnefoy, Brunon, et moi-même. Le succès fut tel que l'on doubla le nombre de marches, qui passa à 16, deux par commune. C'était le même circuit, que nous faisions le mercredi dans un sens, et le vendredi dans le sens inverse. Des gens venaient aux deux et pensaient faire deux circuits différents ! Nous avons même atteint les 19 marches certaines années, en proposant des circuits d'une journée, les dimanches. Cependant, le nombre grandissant de participants, parfois plus de 100, finit par poser des problèmes de sécurité. Il était impératif de définir un cadre plus rigoureux. En 2005, Pierre Bessenay  le nouveau président de l'association était réticent à conserver les Marches à cause de la responsabilité que cela entraînait. C'est finalement le Parc, désireux de maintenir cette manifestation, qui fixa les règles : pas plus de 50 personnes, et la présence d'un guide professionnel pour la sécurité, le Syndicat d'Initiatives assurant la responsabilité juridique.
RDP : Ces marches ont connu cette année un beau succès. Nous savons que vous vous y êtes investi personnellement, en amont, pour renseigner les marcheurs et prendre les inscriptions. On vous a vu également au départ de plusieurs randonnées.
MM : J'ai aimé les « Marches de l'Été ». C'était pour moi une grande satisfaction de savoir que beaucoup de personnes seules venaient passer un bon moment convivial. Je continue à m'y intéresser en prenant les inscriptions à l'Office du Tourisme, et aussi en allant au départ de certaines marches prendre des photos, qui sont ensuite publiées sur notre site Internet.
RDP : Depuis 2003 vous n'êtes plus président de l'association, ayant laissé votre place à des plus jeunes. Comment s'est passée cette transition ?
MM : Cela a été un peu difficile. Michel Raboisson a bien voulu prendre la suite, mais très consciencieux et perfectionniste cela a été lourd pour lui et il a démissionné au bout d'un an. C'est Pierre Bessenay, un nouveau guide possédant une certaine expérience, de l'assurance et une autorité naturelle, qui a accepté de prendre la suite. Il est resté président pendant 5 ans. Depuis 2009 c'est Bernard Jamet, bien secondé par Maryse sa compagne qui s'occupe de la trésorerie, et par Solange Narbey pour le secrétariat, qui assure la continuité avec succès. L'association a su recruter de nouveaux membres, qui viendront relever ceux qui ne peuvent plus assurer les encadrements de marches, ayant toujours bonne tête mais les jambes flageolantes !
RDP : Quels sont vos meilleurs souvenirs de l'époque où vous étiez président de l'association ?
MM : Je me souviens en particulier de certaines grandes journées d'accompagnements. En 1986, les Ponts et Chaussées, où j'avais travaillé pendant 10 ans, ont su que je m'impliquais  dans l'association des Guides du Pilat. On m'a alors demandé d'organiser la sortie annuelle des Ponts et Chaussées de la Loire. Je l'ai préparée avec Antoine Molette. Un petit livret rédigé par nous, et édité par les Ponts et Chaussées, était remis à chacun des 800 participants. Pas moins de 16 cars furent nécessaires pour emmener tout le monde. Les cars partaient de la Plaine Achille, chacun avec un itinéraire différent, commenté par un guide, et se retrouvaient pour le repas de midi servi sous chapiteau à Saint-Genest-Malifaux, avec une après-midi festive...
En 1996, les 15, 16, 17, 18 mai, nous avons organisé le challenge des Comités d'Entreprise des Caisse d'Épargne de France. Les participants étaient hébergés au château du Buisson à Maclas. Après une soirée d'accueil, nous avons encadré trois randonnées : la première en direction de l'Œillon, la seconde vers Saint-Sabin, la troisième dans la vallée du Rhône. Les 180 participants partaient chaque jour de Maclas, sans avoir à prendre un car, ce qui fut très apprécié. Les randonnées avaient été très bien préparées par le regretté Robert Gineys.
Mon troisième souvenir concerne le rassemblement des Guides de France à Burdignes, 16 cars ont sillonné le Pilat avant de converger à la Croix de Chaubouret.
....

 
Marcel Miribel
.